J'ai enlevé mon capteur pendant 4 jours !
Les vacances, le moment de l'année que l'on attend pour enfin déconnecter du quotidien, se faire du bien, s'accorder des petits plaisirs. Seul hic, on n'a pas encore trouvé la solution pour que notre diabète, lui aussi, soit en congé ! La Dolce Vita tant espérée peut donc vite être incommodée par les caprices de ce dernier, qui n'a pas forcément l'habitude de ce cadre de vie temporaire 🏊🏻♀️🍦 Ces constations m'ont poussée à tenter une nouvelle expérience qui, je l'espérais, m'aiderait à lâcher un peu prise.
1. Le contexte : pourquoi être revenue aux glycémies capillaires ?
Je ne me pensais moi-même pas capable de tenter l’expérience et finalement c’est sur un coup de tête que je l’ai fait ! En Italie depuis quelques jours, je faisais face aux aléas du changement de rythme et surtout d’alimentation. Beaucoup de yo-yos glycémiques (merci les petits déj’ Siciliens), des hypos qui suivaient les gros pics, et toujours ce besoin irrépressible de tout contrôler, tout anticiper. Cette semaine où j’avais juste envie de déconnecter, le diabète me rappelait encore à l’ordre. Une fois de plus, j’ai eu le sentiment qu’il voulait tout gâcher, que les conséquences des petits plaisirs étaient disproportionnés.
Et si le problème venait plutôt du fait que j’avais du mal à lâcher prise ?
Un changement d’hygiène de vie a des conséquences certaines sur l’équilibre glycémique. Que ce soit avec les réveils tardifs, les baignades et activités à répétitions, les repas inhabituels ou les petits plaisirs sucrés de l’été… Il s’agit d’un ensemble de paramètres nouveaux à prendre en compte et à combiner -ce qui n’est pas chose facile.
Peut-on réellement tout maitriser ? À quel prix ? Peut-être que le tout est aussi d’accepter qu’on ne peut pas tout anticiper. Le capteur de glycémie nous offre la possibilité de voir en permanence les réactions de nos taux. Réactions parfois imprévisibles dans un contexte inhabituel, ce qui peut faire peur, voire sur-réagir. Trop grosse correction, resucrage trop important… L’hypo précède l’hyper, et ainsi de suite. Alors que peut-être qu’il aurait simplement fallut attendre un peu avant d’agir ?
C’est donc ce que j’ai tenté de faire en décidant d’arrêter de sur-contrôler. À l’expiration de mon capteur FreeStyle Libre, j’ai décidé de ne pas poser le suivant tout de suite, et d’observer.
2. Les points positifs
🧘🏼♀️ Oui, j'ai lâché prise ! 🧘🏼♀️
Du moins, les moments de prise de tête étaient plus ponctuels.
Avec un stock de bandelettes limité, je me suis forcée à attendre le bon moment avant de contrôler : avant ou 2h minimum après le repas, avant/après activité physique, si ressenti hypo/hyper. Entre temps, j’ai fait au mieux pour me fier à mes sensations (pas toujours bonnes, je dois l’avouer), à accepter que j’étais dans le flou et que c’était comme ça. Étonnamment, ma charge mentale a nettement diminué ! J’étais également beaucoup plus satisfaite de moi quand les glycémies étaient bonnes, comme si j’avais réussi “à l’aveugle”.
🔕 Fini les alarmes ! 🔕
Même si elles sont très utiles, ne plus entendre les vibrations alerte hypo/hyper m’a enlevé une bonne dose d’anxiété. Surtout au coucher, moi qui suis plus stressée à l’idée d’être réveillée par l’alarme que par l’hypo ou l’hyper en question ! 🙄
🤖 Un dispositif en moins sur le corps 🤖
Après un mois de plage et de regards indiscrets sur mes appareils, ça m’a fait du bien de me sentir plus « normale ». Ma pompe nétant pas toujours apparente, rien ou presque n’était visible sur mon corps. C’est également moins de vigilance à avoir, de risque de décollement des dispositif à cause de la chaleur et des baignades, et surtout d’anticipation lié à cela !
3. Les inconvénients
🧩 Beaucoup moins pratique 🧩
Faire une glycémie capillaire reste beaucoup moins confortable qu’un scanne. Cela demande de l’organisation et du matériel à trimballer en permanence. J’ai tardé à me contrôler à certains moments (surtout la nuit) ce qui m’a empêché de connaître mon taux et de me corriger le plus tôt possible.
📈 Perte de visibilité sur les courbes 📈
Que s’est-il passé ces dernières heures ?… mystère ! Cela peut paraitre perturbant quand on a l’habitude de voir l’évolution de nos taux en permanence et que l’on s’en sert pour adapter notre traitement. Surtout la nuit, où l’on passe de longues heures sans se contrôler.
Cela dit, dans un contexte de vacances où les journées sont presque toutes inédites, le fait de ne pas voir sa courbe est selon moi moins problématique (au contraire !).
🌛 Des nuits difficiles à gérer 🌛
Sans alarme (…et par flemme 😅) ne me suis pas spécialement réveillée la nuit pour me contrôler ce qui m’a notamment valu un réveil à 330mg/dl (oups). En tant normal, j’aurais rectifié le tir avec un coup de scanne dans mon demi-sommeil ou l’alerte hyper. Je dois quand même avouer que c’était un soulagement d’avoir un capteur à nouveau posé pour la dernière nuit.
⬇️ Une peur de l'hypo accentuée ⬇️
Ma phobie, c’est l’hypoglycémie. Et il est plus difficile de prendre sur soi lorsque l’on ne peut pas l’anticiper grâce aux flèches de tendance à la baisse… Cela demande une vigilance accrue, surtout au coucher où il faut attendre minimum 3h après le repas pour que la glycémie ne soit pas influencée par la variation post-prandiale.
En conclusion, je ne regrette absolument pas cette expérience, qui m’a globalement aidé à me détacher du diabète. Mes résultats étaient mitigés, parfois étonnamment bons, parfois moins, lié principalement au contexte de vacances. Il me sera certainement plus intéressant de renouveler l’expérience dans mon contexte de vie habituel, dans le but cette fois d’être au plus proche de mes ressentis. À suivre, donc !
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